Détective Ashelbé (Henri La Barthe)

Henri La Barthe, ou Ashelbé (pseudonyme forgé à partir d’une acronymie des initiales HLB), a fondé le périodique Détective et en a cédé les droits en 1928 à Gaston Gallimard et à Joseph Kessel. Les mieux informées de ces notices rajoutent qu’Ashelbé (prénommé parfois Pierre, parfois Roger, le plus souvent Détective) fut l’auteur de deux romans, Pépé le Moko et Dédée d’Anvers, l’un et l’autre aux sources de deux films éponymes et célèbres du cinéma français, celui de Julien Duvivier en 1937 et celui d’Yves Allégret en 1947, aux scénarios desquels il a participé.

Il est né à Paris, dans le XIIIe arrondissement, le 24 août 1887. Il semble que toute sa vie se soit déroulée dans la capitale (il exerça sa profession de détective dans le VIIIe arrondissement, rue du Rocher et avenue Hoche, puis dans le IIe, rue Saint-Marc, et dans le IXe arrondissement, rue La Bruyère) et il décédera également à Paris le 15 mai 1963, dans le XIIIe arrondissement.


La vie et le parcours professionnel d’Ashelbé ne s’éclairent qu’au milieu des années 1920, alors qu’il est déjà âgé de 38 ans : c’est à ce moment qu’il apparaît dans les annuaires et almanachs professionnels. La seule chose que l’on sait de ses premières années est que, contrairement à la plus grande majorité de ses confrères détectives privés, HLB n’a pas débuté comme fonctionnaire de police.
Apparu au milieu des années vingt, le cabinet du détective Ashelbé – International Detective Company – fut l’un de ceux qui contribua le plus activement à ce procès de légitimation destiné à revaloriser la pratique et l’image de la police privée. Ashelbé, qui s’honorait d’être l’un des rares directeurs d’agence qui ne soit pas un ancien fonctionnaire, s’efforça surtout de lier l’exercice du métier à la maîtrise d’un savoir spécifique, la police scientifique et technique, et à une solide organisation professionnelle. En 1925, il créa Le Détective, sur le modèle désormais familier de ces feuilles policières qui associaient annonces, faits divers, feuilletons et informations criminels.
Celui que son journal présentait comme un maître discret et efficace s’efforçait surtout d’apparaître comme un homme de savoir. Comme pour Vidocq ou René Cassellari avant lui, la légitimité passait d’abord par l’exhibition de compétences professionnelles ou techniques. Ashelbé multipliait donc les interventions savantes à l’École de psychologie criminelle, où il était conférencier, et s’affichait spécialiste des faux en écriture, inventeur « d’un appareil de projection à rayons ultraviolets permettant de relever les grattages, falsifications, lavages de chèques, etc. ».
La fin de la vie d’Ashelbé demeure un mystère. Certains parlent d’un exil américain pour tenter sa chance à Hollywood (en 1938, John Cromwell a tourné Algiers, un remake américain du Moko, et un second Casbah est mis en œuvre dix ans plus tard, en 1948, par John Berry).

Evénement ! Enfin la réédition du roman Pépé le Moko, que Henri La Barthe avait publié en 1931 sous le pseudonyme de Détective Ashelbé, et dont Julien Duvivier s’était inspiré pour son film éponyme en 1937 avec Jean Gabin dans le rôle titre ! Ce roman n’a jamais été réédité depuis plus de soixante ans… C’est donc chose faite aux éditions Relatives, dans une édition du texte intégral agrémentée d’une magnifique couverture. A ne pas manquer !!!

Revue de presse du roman Pépé le Moko