
L’histoire vraie – mais ici romancée – de Laurent Cocogne, figure méconnue du grand banditisme moderne, qui s’achèvera dans la tragédie sur une route de l’Isère le 30 mars 2006, après avoir dirigé le gang des Souris Vertes, au sein duquel il trouva une astuce qui lui aura permis de financer une rocambolesque cavale et grâce à laquelle il entrera dans la légende, celle d’un malfaiteur audacieux et attachant qui n’aura guère fait couler que son propre sang.

Le Roman de Cocogne, chef des Souris Vertes – Thierry Tuborg
Les Editions Relatives – 2024 – ISBN : 978-2-9572024-5-4 200 pages – 19 € + 4 € participation livraison PAYEZ AVEC PAYPAL CI-DESSOUS ou rendez-vous en page contact pour payer par chèque
23,00 €
Revue de presse du livre « Le Roman de Cocogne, chef des Souris Vertes »
PREMIERES PAGES :
« Ils l’ont descendu ! »
C’est un père bouleversé qui, planté devant le poste de télévision en ce début de soirée du 30 mars 2006, apprend le décès de son fils.
Dès son arrivée à leur domicile, sa compagne Yasmine s’était empressée de lui signaler que la radio venait d’évoquer une histoire de braquage qui avait mal tourné dans la région.
L’homme avait tout à coup senti un frisson lui descendre le long de l’échine et il s’était précipité avec appréhension dans le salon pour allumer nerveusement la télévision. Les circonstances du drame font l’objet du tout premier titre en ouverture du journal régional de France 3 Rhône-Alpes.
« … Un dangereux malfaiteur s’est suicidé à l’issue d’une course-poursuite sanglante, après une tentative ratée de braquage d’un fourgon de convoyeurs de fonds à La Verpillière, dans le Nord-Isère. Deux de ses complices ont été arrêtés, le plan Épervier qui avait été déclenché est maintenu afin d’interpeller le reste de la bande… »
L’identité du « dangereux malfaiteur » n’est pas mentionnée, mais pour cet homme dévasté qui se nomme André Pruteau, alias Dédé le Lyonnais, vieille figure du grand banditisme local, le grand banditisme old school, cela ne fait pas le moindre doute, il s’agit bien de son fils qui vient de rendre son dernier soupir à l’âge de 38 ans, c’est Laurent Cocogne, Lorenzo pour les intimes, ou encore Lolo.
Dédé le Lyonnais en est convaincu, il ne s’agit pas d’un suicide, selon lui les gendarmes ont froidement abattu Lorenzo.
Ce qu’il distingue à l’écran, c’est une Peugeot 807 rouge criblée de balles, les forces de l’ordre qui s’affairent tout autour, les techniciens de la police scientifique en combinaison blanche, ainsi qu’un hélicoptère de la gendarmerie qui surplombe le théâtre des opérations en faisant du surplace.
Et au loin un corps étendu sur le bitume, la dépouille de Laurent. Même si les images ne permettent pas à Dédé de l’identifier avec certitude.
Les gendarmes affirment que le braqueur, acculé, se serait extrait de son véhicule, aurait pointé une arme en direction de son cœur et hurlé aux autorités : « Si vous avancez, je tire !… »
Le vieux truand, chancelant devant le petit écran, doit se résoudre à se laisser tomber dans un fauteuil.
« … Si l’on en croit la version donnée par les autorités judiciaires, il aurait succombé à cette ultime bravade, encerclé par les gendarmes qui s’étaient lancés à la poursuite des malfaiteurs… »
Dédé est rejoint dans le salon par sa compagne qui tente tant bien que mal de l’apaiser. Il sanglote à présent, et il rabâche encore et encore que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas possible, que Lorenzo ne s’est certainement pas donné la mort.
« … Un baroud d’honneur à l’image d’une figure montante du grand banditisme lyonnais qui aurait ainsi préféré échapper aux différents mandats d’arrêt relatifs à son passé bien chargé… »
Il serait bien aventureux de soupçonner Laurent Cocogne d’avoir choisi en connaissance de cause la date du premier gros braquage de ceux qu’on va tout d’abord désigner comme le gang des Mécanos.
Le fameux 11 septembre 2001.
Lorenzo a-t-il été mis dans la confidence par on ne sait quel djihadiste ? Est-il conscient par avance que le monde entier — y compris sans doute les forces de l’ordre du sud de la France, et en particulier les médias de la totalité des territoires de la planète — aurait ce jour-là les yeux scotchés sur les tours jumelles du World Trade Center en train de s’effondrer à New York, et que ces conditions pourraient considérablement favoriser leur fuite, une fois leur forfait accompli ?
Non. Tout cela ne serait qu’affabulation, mais force est de constater que l’aubaine est saisissante.
Aux alentours de 9 h 30, ce mardi 11 septembre 2001, un bulldozer arrache le grillage puis défonce le mur de la salle de comptage du centre administratif de la Banque populaire des Pyrénées à Saint-Estève, près de Perpignan. Deux hommes en bleu de travail, armés et cagoulés, surgissent sous les yeux des cinq membres du personnel effarés.
— Surtout restez bien calme et il ne vous arrivera rien, recommande Cocogne derrière sa cagoule.
Les cinq personnes sont tétanisées.
— Vous quatre, entrez là-dedans, ordonne Quemin en désignant le sas de sécurité.
Les quatre hommes s’exécutent et se laissent enfermer tandis que Cocogne demande à la seule employée de le conduire au coffre. Elle tremble comme une feuille en bredouillant des mots incompréhensibles.
— Je vous le répète, vous ne risquez rien. Tout va bien se passer. Vous allez m’aider à remplir les sacs, puis nous allons gentiment prendre congé.
En moins d’un quart d’heure, les braqueurs mettent la main sur onze millions de francs (plus d’un million et demi d’euros) et prennent la fuite à bord d’une Citroën Picasso, laissant les employés de la banque hagards, pas bien certains de n’avoir pas rêvé la scène.
